Dans ce numéro, nous souhaitons offrir à votre lecture :

 

  • Le départ de Sophie, jeune infirmière belge en mission en Haïti
  • En partenariat et  dans le cadre de la solidarité avec Haïti et la lutte contre les changements climatiques, la Commune d’Uccle  organise  une grande Expo « Vente privée »  sur la peinture haïtienne  qui aura lieu du 19 mars  au 8 avril 2018 tous les jours de 10h00 à 17h00 –  Samedi & dimanche compris.

Lieu : Maison des Arts, rue du Doyenné 102 à 1180 Uccle (cf. agenda)

 

  1. Carte d’Haïti pour situer les projets soutenus : Culture – Santé – Education – Agroécologie
  2. Edito : Les Femmes peuvent changer le monde
  3. Santé – Education/ Un pas de géant pour les 2 dispensaires et la petite école que nous soutenons
  4. Actualités : Le monde est un village « Le harcèlement des chiffres / Notre Santé en danger»
  5. Agenda : Prochaines activités de notre association
  6. Réponse aux propos outrageants de Donald Trump sur Haïti 

 

  1. Edito : Les Femmes peuvent changer le monde

 

Le scandale Weinstein fait sûrement faire un grand bond à « la cause des femmes » : celle-ci devient un fait de culture. Désormais, les femmes ont droit à la parole. Elles prennent la parole, partout et sur tous les continents. En Haïti et même au Moyen Orient. Elles sortent du silence où les hommes les avaient reléguées et elles osent raconter leurs expériences douloureuses. Elles déchirent, une à une, les mailles des filets des cultures et traditions déshumanisantes.

Partout dans le monde, les femmes assument le bon fonctionnement des familles et de la société et elles le font au prix de nombreux sacrifices et de compromis. Elles demandent l’EGALITE de traitement et le RESPECT, hic et nunc. Et l’équité non seulement en matière de fonction et de salaire, mais encore le respect de leur personne dans les relations intersubjectives. Pourtant, certaines femmes parvenues à des postes clefs renoncent à leur identité féminine, se comportent en « dames de fer », et nient une partie essentielle d’elles- mêmes. Pour y parvenir, elles ont dû payer le prix fort et plaire à l’environnement masculin.

En Haïti, des femmes ont accédé aux fonctions de « Présidente de la République », Premier Ministre, Secrétaire générale de la Francophonie, Lauréate du Prix « Femme Courage » en 2014. Elles jouent un rôle majeur dans l’économie haïtienne. Elles constituent la colonne vertébrale de la société haïtienne.

Devenons le changement que nous voulons voir advenir. Il est déjà en marche avec les femmes battantes. Quant aux piliers de changement, ce sont l’éducation, la culture et la santé.

Le film documentaire haïtien, « Six femmes haïtiennes d’exception », peut nous aider à débattre de cette problématique. Rendez-vous donc le samedi 7 avril à 15h00, Maison des Arts, rue du Doyenné 102 à 1180 Uccle.

Nous vous attendons avec joie pour poursuivre le débat dans le beau cadre de l’exposition haïtienne du 19 mars au 8 avril 2018, en partenariat avec la Commune d’Uccle.

 

  1. Santé – Education : un pas de géant pour les 2 dispensaires et la petite école que nous soutenons au village « Source de Vie » à Camp-Perrin.

 

Visite de solidarité en juillet 2017 dans une famille du « village Source de Vie », en compagnie de l’Abbé Pascal Edmond.

Après avoir passé au peigne fin notre appel, Sophie, une jeune infirmière belge, est partie en mission au « village Source de Vie », perché dans les montagnes aux environs de Camp-Perrin. Jeune, dynamique, ouverte sur le monde, elle a laissé son travail à St-Luc, sa famille, ses amies, sa belle garde-robe, sa sécurité pour aller se mettre au service des orphelins, des enfants, des femmes, des jeunes et des paysans de ce village, fondé par l’Abbé Pascal Edmond. Elle passe à l’action. Elle met en acte son souci des plus fragilisés. Eh oui ! Le bien ne fait pas de bruit.

Au village « Source de Vie », on trouve une coopérative de production, achat et vente de produits locaux, une boulangerie-cassaverie, une petite école, un centre de santé, plusieurs puits et lavoirs pour les femmes, des toilettes sèches, des potagers communs et individuels avec élevage des animaux de la ferme. Rappelons que les différents ouragans ont tout dévasté. Mais, la population ne baisse pas les bras. Elle reconstruit petit à petit le village, comme un bras d’honneur fait à ces ouragans dévastateurs. La solidarité entre les familles reste un atout majeur qu’i nous faut à tout prix préserver et renforcer. La nature reprend vie.

C’est dans cet environnement social et naturel, au relief montagneux, que Sophie va déployer sa bienveillance. Nous n’avons pas de mots pour la remercier, elle bien sûr et aussi sa famille.

Nous avons préparé cette formidable aventure pendant plus de 5 mois. Grâce à la bienveillance de sa famille et de nos amis belges, elle est partie avec du matériel médical flambant neuf, des médicaments, du lait pour bébés, des livres, des BD, des cahiers, du matériel scolaire. On a longtemps échangé sur la mentalité haïtienne et sa culture, partagé des fous rires, apprendre le créole, quelques proverbes et même pousser la chansonnette haïtienne…

Avant le départ de Sophie, bien d’autres personnes se sont mobilisées avec nous pour aider Haïti. Ils se reconnaitront. Nous les remercions toutes et tous pour leur soutien si précieux.

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  1. Actualités : « Le harcèlement des chiffres – Notre capital santé mis en grand danger».

Derrière ces scandales à répétition, tels que : scandale du lait Lactaris, viandes contaminées, voitures allemandes truquées, œufs contaminés, l’obsolescence programmée, les propos outrageants de Donald Trump concernant Haïti, le Vénézuela et les pays africains, le bafouement des droits des immigrés, le burn-out des travailleurs, les restrictions budgétaires à outrance, … Derrière ces scandales, qu’y a-t-il ? Tout est argent et chiffres.

Signe des temps: l’économie est suspendue aux humeurs des marchés et aux notations des agences, comme l’agenda politique aux enquêtes d’opinion, et les programmes TV à l’audimat. Quant aux organisations et aux entreprises, elles sont, elles aussi, pilotées en temps réel sur base de baromètres sensés refléter la performance et la qualité des services, la rentabilité ou la satisfaction des consommateurs, usagers, bénéficiaires ou clients. L’enseignement est, lui, soumis aux jugements péremptoires des enquêtes Pisa, et jusqu’au sort des Diables Rouges dépend de leur «ranking».

Courbes de tendance, analyse statistique, moyennes et dispersion, diagrammes, tout fait florès dans les médias et les entreprises, et chacun interprète ou filtre les résultats en fonction de sa grille de lecture idéologique, ou du message qu’il cherche à justifier et légitimer sur une base objective. Les chiffres reflétés par les KPI (Key Performance Indicators), le benchmarking (analyse comparative ou parangonnage), les scorecards ou dashboards (tableaux de bord), ou dans les hôpitaux, le RCM (Résumé Clinique Minimum) ou RHM (Résumé Hospitalier Minimum) servent de base aux évaluations et aux certifications de tout type, et permettent à la fois de mesurer la qualité et de définir les moyens budgétaires.

Tout cela, qui se ramène à des formulations chiffrées, fait partie du vivier sémantique auquel s’abreuvent les experts et responsables, à commencer par ceux des agences de contrôle et d’audit, ainsi que les actionnaires. Qui pourrait en contester la pertinence? Ces chiffres sont en effet censés objectiver les résultats, en les mesurant à l’aide d’un étalon universel, et ils visent à optimiser les services, dans un environnement qui vise l’excellence et la rentabilité. Car l’argent et le retour sur investissement ne sont jamais bien loin quand il s’agit de mesurer…

Pourtant, à y regarder de plus près, apparaissent les abus et les dérives potentielles de la démarche:celle qui permet à des observateurs éloignés et superficiels de se construire rapidement une image simple et binaire (c’est bon ou mauvais, ça passe ou ça casse), en l’absence d’un vécu en prise directe sur la réalité. Les indicateurs digitaux ont remplacé le doigt, qui montrait la direction à prendre et l’objectif poursuivi, dans une relation interpersonnelle basée sur la confiance. Mais à force de trop regarder les chiffres, on peut se mettre le doigt… dans l’œil!

En effet, cette distance séparant le décideur de la réalité qu’il évalue au travers de son prisme chiffrant et réducteur, a souvent pour effet de trahir la complexité du réel et de l’humain, cachés derrière les tableaux de chiffres. Celle-ci ne peut se percevoir qu’à travers un dialogue avec les acteurs de terrain et les bénéficiaires de services, ce qui permet en outre d’évaluer et de promouvoir leur potentiel d’évolution. On connaît l’exemple à peine caricatural du patron d’entreprise globalisée qui décide de fermer un site de production à l’autre bout du monde, parce qu’une ligne de son tableur s’affiche en rouge sur son écran, reflétant un indicateur non conforme à la norme attendue. C’est le «spreadsheet management», dans lequel la distance élimine l’impact émotionnel chez le décideur. Son regard froid sur les chiffres fait des ravages. En effet, vu la pression excessive sur le «top performer», ce dernier perd la forme et finit par ne plus se sentir au top.

Quant aux plus faibles, qui ne peuvent atteindre l’objectif, ils intériorisent l’image de «looser» reflétée par les chiffres, et lâchent prise ou sont exclus. Et l’entreprise elle-même, rongée par l’absentéisme et le burn out, devient vulnérable au cyclone déclenché par la main invisible des marchés. Ce n’est pas le battement d’ailes d’un papillon au loin, mais un clic de souris au sommet d’une tour d’ivoire qui, tel un drone, provoque les catastrophes humaines…

Il en va de même dans la plupart des associations et services sociaux, ONG, services de la santé, ou services publics: le monitoring permanent met les employés et les responsables sous la pression des «targets» ou cibles chiffrées, mots guerriers malheureusement souvent bien adaptés à l’exercice. Les individus perdent confiance en eux, parce qu’ils perdent celle des autres, lorsqu’ils apparaissent en rouge sur le tableau de bord de celui qui pilote son «winning team» à distance. Car l’excès d’indicateurs donne la mesure de la perte de confiance, et suscite la méfiance en retour. Mais est-on conscient du coût de ce système de surveillance, en termes de santé publique? Sans compter le coût des assistants que chaque responsable a tendance à s’adjoindre pour préparer les chiffres, les analyser et les communiquer comme il se doit, ni celui des réunions que cela occasionne à tous les étages de la pyramide.

Derrière ces indicateurs, se cache mal le fondement idéologique qui les justifie le plus souvent: la compétition, c’est-à-dire la loi du plus fort, qui sera toujours partisan des classements, légitimant son rôle dominant et ses privilèges. Les chiffres du voisin le plus performant deviennent l’objectif à atteindre, sans questionnement sur le système, ni sur la finalité, qui devrait toujours rester la satisfaction d’un besoin réel. Dans les écoles, on a depuis longtemps chassé le classement des élèves, qui faisait défiler les premiers de classe sur la scène au son du violon, dans l’ordre des places. Et voici qu’il rentre par les fenêtres de Pisa et les écrans d’ordinateur. On a juste perdu la musique…

Ce faisant, c’est l’individualisme qui est stimulé, au lieu de la coopération et de la solidarité. Et en imposant la loi de la jungle comme règle du jeu de nos sociétés sécularisées et matérialistes, triomphe un nouvel évangile, une nouvelle religion, prêchée par de nouveaux grands-prêtres, comme le décrit si bien Jean- Claude Guillebaud l . Comment s’étonner dès lors que les êtres humains se comportent comme des loups ou des rapaces? Mais le comportement de ces derniers n’est-il pas plus humain que celui de certains de nos congénères, qui ajoutent la logique guerrière et la cupidité aux caractéristiques du règne animal?… Albert Jacquard ne disait-il pas que la compétition, qu’il distinguait bien de l’émulation, transforme les êtres humains en une nouvelle espèce, intermédiaire entre les humains et les monstres?

Par ailleurs, vu les enjeux, ces indicateurs deviennent l’unique objet d’attention, et l’on en vient à travestir la réalité pour refléter l’image attendue. La finalité n’est plus le réel, mais son image virtuelle. Cherchant à maîtriser cette dernière, en corrigeant les chiffres en temps réel, on finit par en être esclave, et rater la cible réelle au profit d’une illusion: on tourne en rond sans perspective ni vision à long terme, les yeux désespérément fixés sur le mouvement erratique de l’aiguille d’une boussole qui a perdu le nord. Démagnétisée, parce que déshumanisée… Lorsque par un renversement pervers, l’humain devient un instrument au service des chiffres, il perd son âme.

Revenant au questionnement de départ, il n’est pas question de jeter l’opprobre sur toute tentative de mesurer le réel – la science et la technique s’y emploient utilement – mais plutôt sur le fondamentalisme des chiffres et ses dérives. Les chiffres sont de bons serviteurs mais de mauvais maîtres. Les échelles peuvent aussi bien descendre en enfer que mener au paradis, et les grilles, enfermer comme les barreaux d’une prison. Pourra-t-on jamais traduire en chiffres le plus important: la motivation et le potentiel des travailleurs, le bonheur que procurent la solidarité et la confiance, la transformation positive des forts dans le soutien apporté aux plus faibles, la capacité de rêver, d’inventer du neuf, d’exercer son esprit critique? Le pouvoir, enfin, de résister à l’emprise et à l’empire des systèmes tentés par de violentes inclinations, même lorsqu’ils portent le nom romantique et désuet d’une tour trop penchée?

 

Bernard LEMAL Cadre d’entreprise multinationale du secteur marchand Président « d’Institution dans le secteur profit social» bd.lemal@gmail.com Voir Observatoire n° 83/2015.

  1. Agenda de l’Association :

 

Prochaines activités de notre association. En partenariat avec la commune d’Uccle dans le cadre de la solidarité, une grande exposition- « vente privée » à 3 dimensions « aura lieu du 19 mars au 8 avril 2018 tous les jours de 10h00 à 17h00. Samedi & dimanche de 11h00 à 18h00 – Maison des Arts, rue du Doyenné 102 à 1180 Uccle.

Il y aura des temps forts avec différents espaces d’échanges proposés :

–    Méditation : laisser jaillir les couleurs de son jardin intérieur : Jeudi 22 mars, vendredi 30

mars et vendredi 6 avril de 15 h00 à 16h00 (apporter un petit cousin et une petite laine)

–    Atelier de Poèmes et d’histoire d’Haïti :  mercredi 21 mars de 14h00 à 15h00

–    Atelier de chant & danse traditionnelle haïtienne avec la psychomotricité :   jeudi 29 mars

de 14h à 15h00

–    Film/Débat « le Pain des Tropiques » sur l’agro-écologie en Haïti :  mercredi 4 avril de

14h00 à 15h30

–    Film/Débat sur les Femmes – 6 Femmes d’exception haïtiennes –  samedi 7 avril e 15h00

à 16h30

  • Vernissage le mardi 20 mars à 18h00 et Finissage le 8 avril de 14h00 à 16h00

 

LIEU :

Maison des Arts,  Rue du Doyenné 102 à 1180 Uccle.  Plus d’infos ou rendez-vous au 0470/34.25.96 – Participation libre. –  Tram 51 arrêt Xavier de Bue (prendre rue Xavier de Bue et c’est derrière l’Eglise)  

  1. – En réponse aux propos outrageants de Donald Trump sur Haïti :

                     Petite leçon d’Histoire.

Haïti a été appauvrie suite à de multiples péripéties historiques déplorables. Ancienne colonie espagnole, puis française, coupée en 2 Etats.  Indépendante depuis 1804, Haïti a été mise en quarantaine par les grandes nations occidentales et a dû payer une forte somme d’argent à la France pour la reconnaissance de son indépendance. Elle a terminé de payer cette lourde dette au début du XXe siècle. Cette écrasante dette a paralysé le pays et hypothéqué son développement social, culturel et économique.

De plus, Les USA ont profité de la Première Guerre mondiale pour envahir Haïti et ils ont emporté chez eux toute la réserve d’OR du Pays le 17 décembre 1914 ! ! ! Après la désoccupation forcée, ils ont mis en place et soutenu des dictatures sanglantes qui ont fait fuir à l’étranger toute l’élite intellectuelle haïtienne. Sous le regard indifférent des pays occidentaux, ces dictateurs sanguinaires ont aussi assassiné « l’intelligentia métissée » des principales villes du pays dont la plus connue est la Ville de Jérémie.

Bien plus, Haïti subit des catastrophes naturelles accentuées par les dérèglements climatiques à répétitions : tempêtes tropicales et inondations, tremblement de terre en janvier 2010, ouragan Mathew en octobre 2016, ouragans Irma, José, Maria en septembre 2017. Et chaque fois, le peuple haïtien se remet debout. D’une épreuve peuvent toujours jaillir de belles choses ! C’est cela, la capacité de résilience des Haïtiens.

Ce vendredi 26 janvier 2018, le nouveau Président d’Haïti, JOVENEL Moïse, a été reçu par le Pape François au Vatican. Le Président lui a offert un tableau haïtien :  un beau paysage. A son tour, François lui a offert un petit tableau en relief sur lequel est écrit : « le Désert deviendra une pleine fertile » en lui disant : « C’est mon Vœu pour ton Pays ». Puisse cette parole porter des fruits en abondance pour les Haïtiennes et les Haïtiens !

 

Portons ensemble la promesse d’un monde plus humain et plus fraternel !

Continuons à soutenir ces actions de SOLIDARITE !

Equipe de rédaction : Denise E. Decoste – Bernard Lemal – Jean-François Decoste

Editeur responsable : Jean-François Decoste

1er février 2018.